Il est encore à l’hôpital pour longtemps puisqu’il doit se faire opérer au minimum trois fois encore. Cyril, un rescapé du Bataclan, s’est confié à une journaliste d’Europe 1. Il lui a raconté la nuit de cauchemar qu’il a passé dans la salle de spectacle le 13 novembre.
Lorsque les terroristes entrent dans le Bataclan et tirent sur la foule, Cyril voit « des corps qui volent dans tous les sens ». Lorsque l’arme d’un tireur s’enraye, le jeune homme pense à le désarmer. « Je n’arrive plus à marcher. Je me retourne et je vois que j’ai le pied arraché. Je m’étais fait tirer dessus et je ne l’ai même pas senti », déclare-t-il. Le jeune homme n’a plus le choix que de faire le mort pour tenter de sauver sa vie. « Ça tirait non-stop toutes les 10 secondes », explique-t-il.
Il évoque sa peur de mourir : « On se dit : la prochaine est pour moi ». Cyril communique aussi avec un autre blessé, touché au ventre. « Il avait tellement mal qu’il m’a mangé le tee-shirt ». L’attente dans le froid, le silence et l’angoisse est insoutenable. La délivrance a lieu au bout de 3 heures et Cyril est finalement emmené à l’hôpital. « J’ai 6 cm de tibia en moins », raconte-t-il, « je ne sais même pas si je pourrai marcher ».
Malgré le traumatisme, il pense à sa sortie de l’hôpital : « Je vais essayer de travailler ». Mais tout semble confus dans sa tête : « A la fois, j’ai envie de continuer comme avant, à la fois, j’ai envie de faire autre chose, de monter une armée pour tous les tuer. Tous les sentiments se mêlent. »
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