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L’échouage des sargasses n’est pas inédit. Ce qui est nouveau, c’est l’ampleur des échouages et leur durée plus ou moins continue dans le temps depuis l’été 2014. Ce phénomène d’échouage reste encore assez mystérieux. L’hypothèse la plus couramment évoquée est celle d’une origine au large du Brésil. La croissance des sargasses serait encouragée par les eaux riches en nutriments à l’embouchure des grands fleuves d’Amazonie. Mais d’autres études évoquent une modification des courants et de la température de l’eau, liée au changement climatique, qui modifierait le trajet « classique » des sargasses et serait à l’origine de ces échouages massifs.
C’est pour lever ces incertitudes que le gouvernement soutient les études scientifiques visant à approfondir la connaissance du phénomène.
Les communes sont responsables de l’entretien des plages et, théoriquement, c’est à elles qu’il revient de s’organiser, en privilégiant l’intercommunalité pour mutualiser les moyens. Néanmoins, face à l’ampleur du phénomène, l’État est venu en renfort des collectivités pour les aider et les accompagner, afin de limiter les nuisances pour les populations. L’État a également pris les mesures de sécurité qui s’imposaient en diffusant les informations auprès des populations ou mesurant les taux de H²S dans l’air.
L’État soutien activement les collectivités territoriales en déployant des moyens financiers et logistiques conséquents pour permettre le ramassage rapide des algues échouées.
Même si l’État n’a pas vocation à se substituer aux collectivités territoriales, le gouvernement a pris toute la mesure du phénomène tant au niveau local qu’à l’échelon national. Il a déployé des moyens exceptionnels pour gérer l’urgence et pour appuyer les communes. Plus de 10M€ ont d’ores et déjà été engagés par l’État en Martinique et en Guadeloupe pour :
Les collectivités doivent poursuivre leur mobilisation et se saisir de tous les outils mis à leur disposition. Il appartient également aux élus locaux d’amplifier leurs actions. Dans cette mobilisation collective, chacun doit jouer son rôle.
Le 31 juillet 2015, la Ministre des Outre-mer a annoncé l’accélération et le renforcement du dispositif de lutte contre les sargasses. Cette mobilisation complémentaire et durable se traduit par :
Ce dispositif et ces aides exceptionnelles illustrent l’engagement de la solidarité nationale pour, d’une part, aider les Outre-mer à surmonter cette crise durable et, d’autre part, apporter une réponse forte et concrète aux attentes légitimes de nos concitoyens.
Plusieurs pistent existent et seront explorées :
Des groupes de travail ont été mis en place pour étudier la pertinence de ces idées. La mission interministérielle qui a été lancée va également se pencher sur cette question. Selon les résultats de ces travaux, l’État soutiendra les initiatives de valorisation.
Ces bancs de sargasses sont des phénomènes naturels. La fameuse « mer des sargasses » existe depuis des siècles. Les « radeaux » qui circulent en mer constituent un écosystème très riche qui abrite de nombreux poissons. Néanmoins, lors de l’accumulation de ces algues, le problème se pose :
En 2011, une étude a été menée en Guadeloupe pour évaluer l’impact environnemental de l’échouage massif des sargasses sur le court terme et moyen terme. Celui-ci s’est avéré au final assez limité. Mais il convient de rester vigilant car nous avons peu de recul sur cette question. Les services de l’État ont diffusé aux maires des communes concernées des recommandations visant à limiter l’impact du ramassage des algues sur l’environnement.
Dans son rapport de 2012, le Haut Conseil avait émis les recommandations suivantes :
Dans son nouvel avis de juillet 2015, le HCSP ne remet pas en cause ces seuils, et les conforte même. Par ailleurs, le HCSP rappelle que la meilleure réponse reste un ramassage rapide des algues. C’est l’objectif du « plan sargasses » mis en place par le gouvernement : assurer un ramassage le plus rapide possible des algues afin de limiter les nuisances pour les populations.
Le régime « CATNAT » prévoit la prise en charge par les assurances des dommages liés aux risques naturels prévus dans les contrats d’assurance « multi-risque habitation », « véhicule » ou « entreprises ». Il s’agit des inondations, coulées de boue, vents cycloniques, mouvements de terrains, séismes, etc.
La garantie CATNAT se déclenche quand les conditions cumulatives suivantes sont remplies :
Les sinistres non couverts par le régime CATNAT sont gérés dans le cadre des relations classiques entre les assureurs et les assurés. L’absence de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle n’implique pas que les sinistres ne sont pas indemnisés au titre des contrats d’assurance ; tout dépend des clauses contractuelles. L’arrêté Cat Nat permet aux assureurs de partager le coût de l’ensemble des sinistres avec la caisse centrale de réassurance, ce qui est particulièrement important en cas d’événement d’intensité extrême. Il ne permet pas de déroger aux conditions cumulatives énumérées ci-dessus pour la mise en jeu des garanties contractuelles (souscription d’un contrat d’assurance couvrant les biens endommagés pour les risques concernés, lien direct entre l’événement naturel et les dommages subis, mise en œuvre des mesures de sauvegarde habituelles, notification des sinistres selon les modalités prévues au contrat). Tout dommage constaté qui pourrait être lié aux émanations de H²S doit donc être signalé à son assurance selon les modalités prévues au contrat.
Pourquoi la reconnaissance « catastrophe naturelle » a-t-elle été refusée ?
La reconnaissance « catastrophe naturelle » (CATNAT) obéit à des règles très précises. La commission qui analyse les dossiers a considéré que les conditions n’étaient pas réunies.
Il n’y avait d’ailleurs pas eu de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle dans le cas des algues vertes en Bretagne. Dans ce cas comme pour les sargasses, un plan a été mis en place pour assurer un ramassage rapide des algues.
L’outil « CATNAT » n’est donc sans doute pas le plus adapté à la situation ; D’ailleurs dans le cas des algues vertes en Bretagne, il n’y a eu aucune reconnaissance de catastrophe naturelle mais un plan « algues vertes » a été mis en place. C’est bien dans cette optique que le gouvernement travaille : mettre en place des moyens pour aider les collectivités à ramasser rapidement les algues, et réduire ainsi les nuisances pour les riverains.
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