La justice a fait ce qu’il fallait (bien que j’avais émis quelques doutes la semaine dernière) et il devrait toujours en être ainsi avec ces individus, quelque soit le genre, l’âge ou la nationalité. Si les français étaient sûrs que ces gens seraient sévèrement punis, ils auraient moins de retentissante à leur retour en France.
Cassation pourquoi ?
Abdelkader Merah a été condamné jeudi en appel à 30 ans de prison et reconnu coupable de complicité des sept assassinats commis par son frère, Mohamed Merah. Au lendemain du verdict, le Guadeloupéen Loic Liber, rescapé de l’attaque de Montauban en 2012, réagit à la condamnation d’Abdelkader Merah.
© KELLY PUJAR Loïc Liber, à l’Institut national des Invalides, au lendemain du verdict dans le procès d’Abdelkader Merah
Au lendemain de la condamnation à 30 ans de réclusion criminelle d’Abdelkader Merah, pour « complicité » dans les assassinats commis par son frère Mohamed Merah en 2012, Loïc Liber réagit. Pensionnaire de l’Institution nationale des Invalides à Paris, il n’a pas assisté au verdict rendu jeudi 18 avril. Le parachutiste guadeloupéen, cible de Mohamed Merah à Montauban le 15 mars 2012, est aujourd’hui tétraplégique. Il est l’unique survivant parmi les victimes de Merah.
Loïc Liber pense à ses frères d’armes, tombés sous les balles de Merah. Il explique être soulagé après ce verdict rendu en appel, même si un pourvoi en cassation a été déposé par les avocats d’Abdelkader Merah :
La justice a fait ce qu’il fallait. Il a été jugé. Il y a eu des preuves qui montraient qu’il était coupable. Aujourd’hui c’est un nouveau départ, pas comme je le souhaite mais néanmoins il va falloir que je passe à autre chose, à aller de l’avant. C’est à la fois un nouveau départ et une nouvelle façon de vivre au jour le jour, sachant que je suis tétraplégique. C’est difficile mais je vais faire de mon mieux.
–Loïc Liber, après le verdict en appel, le 19 avril 2019
Regardez son témoignage exclusif, au lendemain du verdict, recueilli par Kelly Pujar, Philippe Hernando et Gilles Mazaniello (Outre-mer La1ere / France Ô) :
Tout au long de l’entretien, Loïc Liber refuse de citer le nom de Merah. Il explique pourquoi :
Je n’ai pas envie de citer le nom de cet homme, parce qu’au fond de mon coeur, pour moi c’est un monstre qui m’a gâché la vie alors que j’avais 27 ans. Maintenant, étant comme je suis, je ne peux que l’accepter, même si c’est difficile.
– Loïc Liber
Lors de ce procès en appel, Loïc Liber avait témoigné à distance, par audio-conférence. Il avait notamment expliqué se sentir « Emprisonné dans son corps ». Le seul survivant de l’attaque de Montauban a eu une pensée pour ses deux frères d’armes assassinés et pour les victimes tuées à l’école juive Ozar Hatorah de Toulouse. « J’essaie de survivre à ce drame », témoignait le militaire du 17ème régiment du génie parachutiste de Montauban. « J’étais parachutiste du 17ème régiment pour servir la France. J’étais fier de servir l’uniforme avec mes camarades. »
Toute mon existence a été bouleversée. Mes projets anéantis.
– Loïc Liber
En mars 2015, trois ans après le drame, pour la première fois, Loïc Liber avait accepté de s’exprimer publiquement. Il avait reçu dans sa chambre d’hôpital le journaliste de La1ere Martin Baumer. Son récit (à relire en cliquant ici) était digne et poignant. A propos de son combat quotidien et de Mohamed Merah, il expliquait :
Tant bien que mal, je m’accroche à la vie. Cet homme, qui m’a fait souffrir, qui me fait encore souffrir, je ne veux pas le laisser gagner.
– Loïc Liber, mars 2015
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