Au moins cette plaque-ci ne sera pas devant les poubelles.
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Ce lundi à Montrouge, le ministre de l’Intérieur rendra hommage à la policière municipale tuée par Amedy Coulibaly en 2015. Mais mardi, la ville de Malakoff inaugurera une autre plaque, posée à l’endroit précis où Clarissa est décédée.
Il n’y aura donc plus une, mais deux plaques rendant hommage à Clarissa Jean-Philippe, cette policière municipale de Montrouge assassinée il y a tout juste trois ans par Amedy Coulibaly sur l’avenue Pierre-Brossolette, qui sépare la commune de Montrouge où elle travaillait, de celle de Malakoff.
En janvier 2016, une première plaque avait été installée sur l’avenue… côté Montrouge. C’est ici que ce lundi à 14h30, une cérémonie aura lieu en présence, notamment, du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb. Mais mardi, une deuxième cérémonie – plus intime – se tiendra sur le trottoir d’en face, à l’endroit précis où la policière a perdu la vie le 8 janvier 2015. Et donc côté Malakoff.
La première plaque, inaugurée en janvier 2016. (LP/J.V.)
« Nous avons accédé à la demande de la famille qui souhaitait qu’une plaque soit posée au lieu exact où Clarissa est décédée », explique-t-on à la municipalité (PCF) de Malakoff. C’est à cet endroit qu’un mémorial avait été improvisé par la famille et des habitants, avec des fleurs, des mots et un portrait réalisé par le street artiste C215.
Des habitants s’étaient émus de voir parfois des conteneurs à ordures… juste devant les hommages à la policière. « Ils souhaitent que ce lieu soit un peu plus digne », confirme la ville de Malakoff, qui dit travailler avec l’OPH et notamment le gardien de l’immeuble attenant, afin que les poubelles ne soient sorties « qu’au moment du passage des camions. »
La nouvelle plaque, qui sera dévoilée mardi. (DR)
La deuxième plaque, qui sera dévoilée mardi après-midi, arborera des mots très sobres, choisis par la mère de Clarissa, Marie Louisa Jean-Philippe : « Sans toi, ton sourire et ta joie, la vie ne sera jamais plus la même. »
Sur place, certains riverains s’étonnent toutefois de ces hommages en vis-à-vis. « Cela n’a pas trop de sens, estime Souha, 26 ans, qui travaille à proximité du lieu du drame. Le plus logique, ce serait qu’il n’y ait qu’un seul lieu, à l’endroit où elle est décédée. Mais peut-être la famille veut aussi conserver une plaque côté Montrouge, pour rappeler le service qu’elle a rendu à la ville ? » interroge-t-elle.
De son côté, Mathieu est un Montrougien qui travaille à Malakoff. Et qui passe quasiment tous les jours devant le mémorial pour Clarissa. « A chaque fois, cela me rappelle de mauvais souvenirs, cela fait mal, souffle-t-il. Cela nous avait beaucoup choqués à l’époque. » Lui aussi estime que « les deux villes pourraient se mettre d’accord », pour qu’il n’y ait qu’une seule plaque.
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