Nous sommes nombreux ici à ne pas vous oublier, à prendre de vos nouvelles et à rappeler que vous êtes aussi une des victimes de ce lâche individu assassin et tueur d’enfants.
FOSS et courage.
Loïc Liber © DR
C’est de sa chambre des Invalides à Paris d’où il peut contempler la tour Eiffel que Loïc Liber nous a donné de ses nouvelles. Après le CHU de Rangeuil, le centre de rééducation de Cerbères (66) puis l’hôpital Percy de Clamart (92), le soldat du 17e RGP ayant survécu aux balles de Merah a rejoint en juin 2014 l’institution spécialisée dans la prise en charge des blessés de guerre.
Tétraplégique, Loïc Liber reste cloué sur son lit ou sur son fauteuil, même s’il confie avoir retrouvé quelques sensations : «Je ressens mieux mes épaules et mon cou. Au niveau des bras et des mains, ce n’est que partiel». Cinq ans après avoir été transpercé par une balle qui lui sectionna la moelle épinière, Loïc continue à se battre. Il s’exprime aujourd’hui avec une élégante facilité. «je fais tout ce que je peux dans la situation qui est la mienne. J’essaie de faire au mieux». Juste avant notre conversation, il avait pédalé deux heures sous le contrôle de son moniteur. «Le vélo ça me permet d’améliorer mes articulations au niveau des jambes».
Le soldat s’accroche en dépit d’un moral fluctuant : «C’est par vagues. Des fois ça va, des fois ça ne va pas et quand ça ne va pas je me dis que demain sera un autre jour… J’ai la foi». Quand tout va bien, ce fan de football (supporter de l’OL) va parfois au Parc des Princes. Parfois au cinéma. Fauteuil roulant et accompagnateur. La vie malgré tout, en dépit d’une jeunesse pleine de promesses évanouie un jour de printemps sur un trottoir de Montauban.
La date du 15 mars reste pour lui un cap délicat. «C’est un moment assez pénible. C’est douloureux et bouleversant. Même 5 ans après, j’ai du mal à oublier. Ce n’est pas évident. Avant j’étais debout. Là, je suis paralysé à vie».
En octobre prochain, aura lieu le procès d’Abdelkader Merah devant la cour d’assises spéciale de Paris. Un rendez-vous qu’il avoue attendre et redouter en même temps. «Je veux que la justice fasse son travail et reconnaisse que cette situation n’avait pas lieu d’être. J’étais au mauvais endroit, au mauvais moment. Ça a été tragique pour moi… mais ce fut pire pour les enfants à Toulouse».
Loïc reste bouleversé par le sort réservé aux enfants de l’école Ozar-Hatorah. Lui est vivant et il pèse la valeur des soutiens qui l’accompagnent. Ses amis du «17» qui lui rendent régulièrement visite, son avocate Laure Berges-Kuntz toute aussi présente, la princesse Caroline de Monaco, marraine du régiment qui s’est déjà déplacée trois fois à son chevet. Et puis Émilienne, sa mère, qui aussi souvent qu’elle le peut, quitte sa Guadeloupe pour être auprès de son fils. «Là, je lui ai fait la surprise. je savais que cette semaine du 15 mars serait délicate. Loïc était tellement heureux».
Pierre Mazille
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