« On continuera d’intervenir, on va pas avoir peur ». Blessé à la cornée par un éclat de verre, ce pompier volontaire de 25 ans s’est vu prescrire 8 jours d’ITT. Son œil était encore gonflé lundi et il se « remet doucement ».
Baskets aux pieds et doudoune noire, il était lundi avec ses collègues qui ont vu défiler les responsables corses, à la caserne principale d’Ajaccio, pour leur témoigner leur soutien.
« Plus que de la violence. De la haine »
« C’est la première fois qu’on subit ça », témoigne auprès M. Loca : « jusque-là, j’avais vu deux trois pierres (lancées sur des pompiers lors d’interventions), mais sans plus… Là, c’était plus que de la violence. De la haine », poursuit-il.
« On a commencé à prendre quelques pierres et ensuite, c’était le déluge. Des pierres, des barres de fer… », se remémore le pompier. La décision est alors prise de quitter les lieux.
« C’est là qu’on s’est fait bloquer », relate M. Loca, qui a dû, avec une collègue, peser de toutes ses forces sur la portière pour empêcher les agresseurs d’ouvrir le véhicule.
« Vous êtes pas chez vous, ici »
« Ils ont essayé de casser les vitres avec des battes de base-ball et des clubs de golf », finissant par briser un carreau, dont un éclat a blessé le pompier, relate-t-il.
La vitre brisée de l’imposant camion rouge, capable d’intervenir sur des feux de forêts, a depuis été colmatée par une feuille de plastique.
« On s’est pris plusieurs insultes, « sales Corses », « vous êtes pas chez vous, ici » », relate encore M. Loca, engagé par « passion de gosse » depuis ses 18 ans.
« Il faut un appel au calme »
Le quartier populaire où a eu lieu l’embuscade, les Jardins de l’Empereur, est « le plus tendu d’Ajaccio », selon ce pompier. Mais « on continuera d’intervenir, on va pas avoir peur. On va pas s’arrêter sur ça (et) on ne va pas laisser la population sans pompiers ».
D’une manière générale, « il faut un appel au calme », pense ce soldat du feu. Les manifestations de soutien lui ont fait « chaud au cœur ». Quant aux actes racistes anti-musulmans dont elles ont été émaillées, c’est selon lui « des choses incontrôlables ».
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