La polémique prenait de l’ampleur ces dernières heures. Face à la grogne de certains élus et de syndicats de policiers, le gouvernement a finalement décidé que l’état d’urgence entrait également en vigueur dans les DOM, ainsi qu’à Saint-Barthélémy et Saint-Martin.
C’est un communiqué du ministère des Outre-mer qui l’annonce mardi 17 novembre en fin de soirée à Paris : l’état d’urgence, entré en vigueur dans l’hexagone et en Corse depuis les attentats de vendredi 13 novembre, est finalement étendu à une partie des Outre-mer :
Explication du ministère des Outre-mer :
« Au regard des récentes évolutions annoncées par le Président de la République pour répondre à la menace terroriste, le Gouvernement a décidé d’étendre l’état d’urgence à la Guadeloupe, à la Guyane, à la Martinique, à Mayotte, à La Réunion ainsi qu’à Saint- Barthélemy et Saint-Martin.Cette application se justifie par une nécessité de cohérence et de renforcement du dispositif de sécurité, au moment où l’état d’urgence s’inscrit dans la durée et sera prolongé pour trois mois par une loi soumise au Parlement. «
En revanche, les territoires du Pacifique et Saint-Pierre et Miquelon restent au stade de « Vigipirate renforcé », « Au regard de leurs spécificités géographiques » (C’est quoi encore ça ?), précise le communiqué de George Pau-Langevin.
Explication de ce revirement en trois temps :
Après les attentats sanglants du vendredi 13 novembre, dans la nuit, le conseil des ministres décrète l’état d’urgence « sur tout le territoire métropolitain et la Corse« . Pour les Outre-mer, consignes sont données aux préfets et haut-commissaires de renforcer le dispositif Vigipirate.
Interrogée lundi 16 novembre par Outre-mer 1ère/ France Ô, la ministre des Outre-mer George Pau-Langevin justifie cette décision en expliquant que « la menace terroriste est moins forte dans les Outre-mer que dans les capitales européennes ».
Cette explication de la ministre ne satisfait pourtant pas certains élus ultramarins qui réclament l’extension de l’état d’urgence aux Outre-mer. C’est le cas du Réunionnais Jean-Paul Virapoullé, ou encore du Crefom, le Conseil représentatif des Français d’Outre-mer.
Certains parlementaires comme le député de Guyane Gabriel Serville ou celui de Martinique Jean-Philippe Nilor ne cachent pas non plus leur inquiétude et demandent que « toutes les dispositions soient prises » pour assurer la sécurité des Outre-mer.
En Guadeloupe, un syndicat de policiers (FO police) réclame également l’extension de l’état d’urgence, estimant que cela permettra l’octroi de plus de moyens matériels et humains aux forces de l’ordre.
Lundi 16 novembre, un site d’info en ligne de Saint-Martin révèle que trois ressortissants syriens détenteurs de faux passeports grecs ont été interpellés dans la partie néerlandaise de Saint-Martin.
Mardi 17 novembre, on apprend que le dijhadiste français Fabien Clain, Réunionnais d’origine, est sans doute l’auteur de l’enregistrement audio de la revendication des attentats à Paris par Daech.
Dès lors, la position du gouvernement consistant à affirmer que les Outre-mer sont moins concernées par le risque terroriste devenait difficile à tenir.
Pourtant, quand on parle de la France, on pourrait raisonnablement penser que l’on parle aussi des Outre-mers !
C’est lamentable ! Une fois de plus.
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