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Farid Benyettou, l’ancien mentor des Kouachi est officiellement infirmier

Lui, il n’a pas dû trop souffrir lors de sa formation d’étudiant infirmier. Lire le post précédent…

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imageCondamné pour terrorisme en 2008, Farid Benyettou a obtenu son diplôme mercredi. Dans son école, l’embarras est palpable.

Reportage Le Point, Émilie Trevert

L’ambiance était survoltée ce mercredi matin à l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de la Pitié-Salpêtrière. Les étudiants étaient tous réunis dans l’amphi A, à taper des pieds et à acclamer leurs camarades fraîchement diplômés. Tous sauf un. Son nom : Farid Benyettou, connu pour avoir été le mentor des frères Kouachi. Inscrit à l’Ifsi en troisième et dernière année, l’AP-HP avait écourté le stage qu’il effectuait en janvier aux urgences de la Pitié (hôpital qui accueillait notamment des victimes des attentats). Après avoir « condamné », dans plusieurs interviews, les attentats, Farid Benyettou s’était fait discret.

En chemise blanche sur une large veste kaki, il est arrivé vers 10 heures devant l’école, comme deux cents autres élèves, excités de connaître leur sort. Des regards surpris se sont tournés vers lui avant de changer brusquement de direction. Resté à l’écart, l’élève Benyettou, lunettes, cheveux courts et barbichette clairsemée, salue des amies quand un responsable vient lui signifier que sa présence n’est pas la bienvenue. L’établissement, au courant du passé judiciaire de l’ancien « émir » de la filière des Buttes-Chaumont depuis 2012, souhaite éviter que son nom soit de nouveau associé au parcours du jeune homme. Celui qui s’était rendu à la minute de silence de l’école et arbore aujourd’hui encore le badge « Je suis Charlie » ne proteste pas. Il file derrière un autre bâtiment du centre hospitalier et disparaît. Ses camarades, eux, entrent dans le hall.

Comme s’il n’existait pas…

Dans l’amphi A, à la lettre B, on n’appelle pas Benyettou. Comme si cet étudiant n’existait pas… Pourtant, sur les panneaux d’affichage du deuxième étage de l’Ifis, on peut lire, à la lettre B, les résultats de Farid Benyettou. Alors que lui-même ne sait pas encore s’il est reçu, on découvre ses notes, plutôt bonnes. Une moyenne de 12,5 et un 13,75 pour son mémoire de fin d’études. L’élève Benyettou est donc officiellement infirmier.

Les étudiants, briefés par la direction, ont pour consigne de ne pas parler à la presse. Mais certains bravent l’interdit sous le couvert de l’anonymat. « Ils lui ont donné ! Ils ne voulaient pas le garder plus longtemps ! » peste une recalée. « C’est un scandale que l’État dépense autant d’argent pour former quelqu’un qui ne pourra même pas exercer dans le public ! » renchérit sa copine. En effet, son casier judiciaire (il a été condamné pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste) l’oblige à s’orienter vers le privé. Certains échafaudent même le scénario d’un départ en Syrie pour soigner ses « frères » du djihad…

« C’est faux de dire qu’il refusait de soigner les femmes ! »

« C’est un mauvais procès qu’on lui fait, il a purgé sa peine, le défend une amie. Pour faire ce métier, il faut un minimum d’humanité. Farid, c’est quelqu’un de bien, il ferait un super-infirmier, il est doux, calme… Tous ses stages se sont bien passés, c’est faux de dire qu’il refusait de soigner les femmes ! » L’étudiante, elle-même musulmane pratiquante, jure qu’il ne faisait pas de prosélytisme à l’école. Elle le décrit comme quelqu’un de « discret » qui s’est « intégré » rapidement. « On lui a demandé de couper sa barbe, il l’a fait. » Pour elle, la direction de l’école a cherché à « le protéger », à sa manière.

Alors que les derniers diplômés sont invités à se coiffer de la toque carrée, Farid Benyettou patiente dehors sur un banc, à quelques dizaines de mètres de là. Il console une amie recalée. Mains jointes et tête baissée, il sourit timidement. Quand on évoque son « exfiltration » par la direction, il lève les épaules, fataliste. L’ex-prêcheur n’est pas très bavard. Tout juste nous déclare-t-il : « Je me suis toujours inscrit dans ce chemin qu’est la réinsertion, je vais continuer. » A-t-il fait des démarches pour trouver du travail ? Pas encore. Mais il jure qu’il n’ira pas à l’étranger.

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Cette entrée a été publiée le 27/03/2015 par dans Société, et est taguée , , , , , , .

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