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Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais

Vivre libre ou mourir

Depuis des années, Louis Delgrès est commémoré (même par un tout petit groupe de personnes) le 28 mai à MatoubaSaint-Claude en Guadeloupe. A l’instar du  » Mémorial ACTe  qui sera un lieu symbolique fort, un lieu pour apprendre, se recueillir, (re)chercher une histoire désormais commune à l’humanité « , certains réclament que le 28 mai, jour de commémoration fait en hommage à Louis Delgrès et à ses compagnons et compagnonnes, soit reconnu comme un jour de commémoration distinct, pour un acte fort, un sacrifice. Le maire de Saint-Claude a organisé en ce 28 mai 2014, une belle commémoration… même la pluie a attendu la fin de la cérémonie pour tomber.

 

Louis Delgrès né en 1766 à Saint-Pierre et mort le 28 mai 1802 à Matouba est une personnalité de l’histoire de la Guadeloupe. Colonel d’infanterie des forces armées de la Basse-Terre, abolitionniste, il est connu pour la proclamation antiesclavagiste signée de son nom, datée du10 mai 1802, haut fait de la résistance de la Guadeloupe aux troupes napoléoniennes. 

En voici la teneur :

PROCLAMATION

C’est dans les plus beaux jours d’un siècle à jamais célèbre par le triomphe des Lumières et de la Philosophie, qu’une classe d’infortunés qu’on veut anéantir, se voit obligée d’élever la voix vers la postérité, pour lui faire connaître, lorsqu’elle aura disparu, son innocence et ses malheurs.

Victime de quelques individus altérés de sang qui ont osé tromper le gouvernement français, une foule de citoyens toujours fidèles à la Patrie, se voit enveloppée par une proscription méditée par l’auteur de tous ses maux.

Le Général Richepance, dont nous ne connaissons pas l’étendue des pouvoirs, puisqu’il ne s’annonce que comme général d’armée, ne nous a fait connaître son arrivée que par une proclamation, dont les expressions sont si bien mesurées que, alors même qu’il promet protection, il pourrait nous donner la mort sans s’écarter des termes dont il se sert.

A ce style, nous avons reconnu l’influence du contre-amiral Lacrosse, qui nous a juré une haine éternelle.

Oui, nous aimons à croire que le général Richepance, lui aussi, a été trompé par cet homme perfide qui sait employer également le poignard et la calomnie.

Quels sont les coups d’autorité dont on nous menace ?
Veut-on diriger contre nous les baïonnettes de ces braves militaires, dont nous aimions à calculer le moment de l’arrivée et qui naguère ne les dirigeaient que contre les ennemis de la République ?

Ah ! plutôt, si nous en croyons les coups d’autorité déjà frappés, au Fort de la Liberté, le système d’une mort lente dans les cachots continue à être suivi.

Eh bien ! nous choisissons de mourir plus promptement.

Osons le dire : les maximes de la tyrannie la plus atroce sont surpassées aujourd’hui.

Nos anciens tyrans permettaient à un maître d’affranchir son esclave, et tout nous annonce que, dans le siècle de la Philosophie, il existe des hommes, malheureusement trop puissants par leur éloignement de l’autorité dont ils émanent, qui ne veulent voir d’hommes noirs, ou tirant leur origine de cette couleur, que dans les fers de l’esclavage.

Et vous, premier Consul de le République, vous guerrier philosophique, de qui nous attendions la justice qui nous était due, pourquoi faut-il que nous ayons à déplorer notre éloignement du foyer d’où partent les conceptions sublimes que vous nous avez si souvent fait admirer ! Ah ! sans doute un jour vous connaîtrez notre innocence ; mais il sera plus temps, et des pervers auront déjà profité des calomnies qu’ils ont prodiguées contre nous pour consommer notre ruine.

Citoyens de la Guadeloupe, vous dont la différence de l’épiderme est un titre suffisant pour ne point craindre les vengeances dont on nous menace (à moins qu’on ne veuille vous faire un crime de n’avoir pas dirigé vos armes contre nous), vous avez entendu les motifs qui ont excité notre indignation.

La résistance à l’oppression est un droit naturel. La divinité même ne peut être offensée que nous défendions notre cause. Elle est celle de la Justice et de l’Humanité.

Nous ne la souillerons pas par l’ombre même du crime.

Oui, nous sommes résolus de nous tenir sur une juste défensive, mais nous ne deviendrons jamais agresseurs.

Pour vous, restez dans vos foyers ; ne craignez rien de notre part.

Nous vous jurons solennellement de respecter vos femmes, vos enfants, vos propriétés et d’employer tous les moyens à les faire respecter par tous.

Et toi, Postérité, accorde une larme à nos malheurs et nous mourrons satisfaits.

Le Colonel d’Infanterie, commandant en chef
de la force armée de la Basse Terre,
signé : 
Louis Delgrès

 

Juridiquement Louis Delgrès est né « libre de couleur ». Il est, selon l’hypothèse la plus probable, le fils naturel d’Elisabeth Morin (dite Guiby) et de Louis Delgrès blanc créole martiniquais de Saint-Pierre qui fut receveur du Roi et directeur des Domaines du Roi à Tobago.Louis Delgrès fils vit avec ses parents en Martinique puis à Tobago. Un document de septembre 1799, indique qu’il est un excellent militaire et qu’il sait très bien lire, écrire et calculer. Ces indications révèlent la qualité de son éducation.

Lire la suite ici

 

Un commentaire sur “Vivre libre ou mourir

  1. Le Nègre n’a pas fini de souffrir que se soit moralement ou physiquement!tiens revenons à l’èquipe de France !je n’ai pas entendu les zemmour /filkelkrau sur la situation ou les joueurs n ont pas pû chanté la Marsaillaise!oh!peut être c’est Madame Taubira qui dégradé la sono!!!

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Cette entrée a été publiée le 22/06/2014 par dans Histoire, et est taguée , , , .

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