Chères amies, chers amis,
Au lendemain du week-end qui nous a vus défiler au coude à coude contre le racisme dans une grande diversité, nous souhaitons, avant toute chose, vous remercier de vos efforts et de votre mobilisation, singulièrement nos amis Daniel et Serge, du Comité Marche 98 et du collectif Dom.
Nous aurons l’occasion, dans les jours qui viennent, d’affiner et de croiser nos évaluations de la journée du 30 novembre. D’ores et déjà, nous voulons partager avec vous quelques appréciations générales.
D’évidence, les rassemblements et marches n’ont pas atteint la dimension que nous aurions souhaitée ; étaient-ils trop loin de l’évènement, ont-ils souffert d’une confusion avec le trentième anniversaire de la marche pour l’égalité de 1983 ? Ils ont en tout cas été lourdement pénalisés par un lourd silence médiatique en amont de l’évènement.
Bien évidemment, ce silence renvoie aux difficultés mêmes de la société française à prendre à bras le corps le combat antiraciste.
Ce qui nous amène justement à considérer la journée du 30 comme très positive.
Elle nous a, en effet, sortis d’un certain état de sidération en nous permettant de faire entendre une voix dans l’espace public, en réaffirmant que les dérives racistes, les insultes et passages à l’acte n’ont pas leur place dans le débat public.
Elle a contribué à réinvestir le débat public avec des valeurs et des repères qui s’étaient affaiblis au fil des ans et sur fond de fragmentation sociale et civique.
Elle a affirmé sur l’ensemble du territoire national l’existence d’un réseau de vigilance et de mobilisation autour des notions d’égalité, de droits, de respect.
Ce travail fournit l’esquisse de ce qui pourrait devenir plus permanent. C’est le souhait qu’ont formulé un certain nombre d’entre vous et c’est aussi le nôtre.
Car de larges secteurs de la société française restent encore à la lisière de mobilisations dont ils pensent – à tort ou à raison – qu’elles ne les concernent pas directement. Soit qu’ils estiment leur citoyenneté à l’abri de toute agression, soit au contraire qu’ils s’estiment déjà exclus des principes de la République.
Là où le racisme poursuit son travail de division, il nous revient de poursuivre notre travail de rassemblement.
Bon courage donc, et à très bientôt.
Pour la LDH, Pierre Tartakowsky ;
Pour la Licra, Alain Jakubowitz ;
Pour le Mrap, Bernadette Hétier ;
Pour SOS Racisme, Cindy Leoni.
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